Maurice est une éponge à émotions et un papier photographique sensible aux décors qu’il traverse ou qui lui sont donnés à contempler.
Il n’est pas dogmatique et n’oppose pas la ville à la campagne. Ce n’est pas comparable. Chacune possède ses charmes et ses merveilles, bien que la campagne se détache par sa profondeur inouïe, qu’il s’agisse de paysages grandioses de montagne qui emportent si loin et nous ramènent à notre échelle, de bords de mers à la surface étincelante de soleil et à l’horizon infinie qui rappellent à Maurice le temps où il naviguait ou encore de la nature simple et dépouillée telle que l’on peut rencontrer aux alentours de Thizy. Il peint l’étang Paillac qui fut par le passé un lieu de rencontre et de baignade prisé des thizerots. Il immortalise des scènes de vendanges dans le beaujolais lors de ses escapades au cours desquelles il visite Michel Aulas[1] ou encore Mick Micheyl[2] et déguste en leur compagnie le fruit de la vigne, il peint les meules de paille jaune d’or qui peuplent l’été le bord des champs. Il fixe la paix qui se dégage de la Saône qui s’écoule en silence, élégamment surmontée d’un pont. Chaque saison est une célébration de la nature et prétexte pour s’évader du foyer familial et s’en aller respirer le grand air. Des quatre saisons Maurice déclarera que c’est l’automne qu’il préfère pour son festival de couleurs. Il aura l’occasion de contempler les bords de mer lors de ses voyages en Corse pour visiter son frère Edgard. La ville, Maurice l’aime pour son histoire, ses rues et ses venelles, sa vie grouillante, ses toits aux cheminées fumantes comme il en trouvera au cours de ses épisodes parisiens.
Pour Maurice chaque paysage, quel qu’il soit, constitue une source dans laquelle il vient librement puiser et retranscrire sur ses toiles et carnets de croquis.
Stéphane MONTET - 3 février 2023