Le café a souvent été à la fois un lieu de rencontre et un refuge pour Maurice Montet. Aussi constitue-t-il un thème récurrent dans sa peinture.
Lieu de rencontre, de convivialité, le café est aussi un remède pour tromper l’ennui, un refuge dans la solitude, un refuge lorsque l’on redoute de rentrer chez soi, d’affronter les mauvaises nouvelles ou la dure réalité du quotidien.
Je ne savais que faire, j’étais las, j’avais froid. Il faisait déjà nuit. Alors, j’ai tourné la poignée de porte du café et j’ai changé de monde. Assailli par l’haleine tiède de « la poule au pot », vague mélange de café et d’anisette, teintée de fumée bleue de cigarettes et de pipes, le brouhaha rassurant des habitués était là. Le décors était planté : le haut comptoir surmonté du patron occupé à essuyer ses verres et refaire le monde avec les « fidèles ». Plus bas, les tables disposées dans la salle commune constituaient autant de scènes : le groupe des copains « tapant le carton » en rigolant, la bouteille à demi vide sur la table, les solitaires l’air absent, en tête à tête avec leur verre, le flirt des filles qui mollement s’indignent et ceux que l’excès de boisson a fait sombrer dans des rêves improbables. Dans l’ensemble, beaucoup de regards tristes, d’hommes et de femmes affalés, abattus, vaincus.