Témoignage de René Montet montrant toute l'importance de ce que son père a transmis à la postérité et le feu intemporel qu’il entretient chez tous ceux et celles qui n’ont de cesse d’admirer son œuvre. L’ami auquel il fait allusion est Ernest THYVOLET.
J’ai fréquenté quelques années une salle de gymnastique en compagnie d’un officier de police à la retraite prénommé Ernest. habitant La Croix Rousse à LYON. Je l’avais informé des recherches que je menais pour l’inventaire de l’œuvre Artistique du peintre Maurice MONTET.
Quelques mois plus tard Ernest me téléphone :
- MONTET, tu fais toujours des photos de tableaux ? Un « montet » est à vendre –Rue des Remparts d’Ainay. Il est petit mais joli !.
- Merci Ernest j’y cours ».
C’était une merveilleuse petite huile peinte au couteau sur panneau de chêne et représentant l’intérieur de la chapelle St Georges du XI°siècle sise à THIZY. Sujet, support, facture, signature me laissaient penser qu’elle avait été peinte entre 1930 et 1935.
Coïncidence il s’agissait de cette chapelle dans laquelle mon père, pendant 10 ans, avait passé ses samedi et dimanche à fouiller et remettre en état. Dix ans au cours desquels je l’avais fidèlement accompagné.
Merveilleux rendez-vous accordé par mon père au-delà du temps…….
Je me suis bien évidemment rendu acquéreur de cette petite merveille.
Une petite année s’est passée quand un nouveau coup de fil vient me surprendre à Oullins :
- Salut MONTET ! Tu fais toujours des photos de tableau ? Il y en a un à La Croix Rousse chez un antiquaire.
- OK ! Tu es vraiment un ami, Ernest ! Je te remercie.
En cours de journée, nouveau coup de téléphone en provenance de l’écomusée de Thizy :
- Mr MONTET, un représentant de Thizy de passage à Lyon a vu un « montet »chez un antiquaire. Vous allez le photographier ?
- Bien sûr, on venait juste de me mettre au courant. Merci pour votre coopération !
Et le lendemain par un temps très ensoleillé je me présentais à la vitrine de l’antiquaire de La Croix Rousse à LYON dans laquelle trônait une huile représentant deux entraîneuses dans une salle de café. Du début des années 1960. Le fils du commerçant me fit bon accueil et me permit d’aller photographier le tableau sur le trottoir d’en face inondé de soleil. Et je le vis tellement extraordinaire qu’il me tenta. Je photographiais plusieurs fois ces deux filles et le restituais au commerçant. Je repris le métro en direction de la rue de la Ré. Mais à la première station je fis volte face et remontais sur le plateau du Gros Caillou. Je courrais à ma Banque pour effectuer un retrait de 18OO euros. Pas de carte d’identité, ni CB, ni carnet de chèque, le retrait me fut refusé. Je me fis très persuasif et par un fax au guichet tenant mon compte le jeune employé put satisfaire ma demande de retrait. Quelques minutes après je retournais vers Oullins, mon tableau sous le bras, et du bonheur plein le cœur.
Je voulus aller plus avant dans cette aventure et rencontrais l’après-midi l’antiquaire pour connaître l’histoire du tableau :
- Vous avez raison Mr MONTET car c’est toute une histoire. Et croyez bien que je suis très heureux que ce tableau soit retourné chez vous après avoir séjourné depuis 40ans dans mon salon.
Il y a en effet une quarantaine d’années j’étais en affaire avec un antiquaire strasbourgeois et je me rendais chez lui. Je restais abasourdi devant un tableau magnifique et demandais de quel artiste il s’agissait.
- Comment, tu ne le connais pas ! C’est un gars de chez Toi ! Tu veux faire sa connaissance ? A mon prochain passage à Lyon je t’emmène chez lui, à THIZY.
Quelques mois après nos deux antiquaires rencontraient MONTET. Deux « entraîneuses » semblaient attendre un client ! Notre antiquaire croix roussien repartit avec elles.
J’ai essayé vainement de découvrir par ce dernier de nouvelles pistes lyonnaises. Il m’a répondu seulement :
- Il y a des « MONTET » à LYON !
Ces deux anecdotes, Ernest, je te les dois. Que ma joie de les raconter aujourd’hui te laisse à entendre l’énorme plaisir que tu as su me faire. MERCI !