Les thèmes traités par Maurice MONTET sont divers. S'il a acquis la réputation de « peintre des chevaux » et des attelages, il est un thème de prédilection : celui de la rue. La rue avec ses petites gens, ses souffrances quotidiennes et ses drames. La rue avec ses scènes pleines de spontanéité et d'humilité. Ce sont ainsi les scènes de bistrots (notamment « Chez Gégène à Joinville le Pont), les péripatéticiennes, les scènes de marché, et puis la fête, déclinée en fêtes foraines et défilés aux flambeaux, défilés de conscrits. Il peint également de nombreuses scènes intimistes, notamment familiales avec sa femme et ses six enfants, de très nombreux portraits, notamment des humbles « célébrités » de sa ville. Les autoportraits sont nombreux et marquent bien les différentes étapes de sa vie. Le thème du voyage et du départ retient également son attention avec des paysages de ports et de navires en partances, scènes de gares, tout comme les gens du voyage et leurs roulottes. Maurice aime le cirque, la chaleur et l'intimité des scènes sous les projecteurs avec ses acrobates, ses jongleurs et ses clowns. Il réalisera d'ailleurs un autoportrait en clown à l'air triste. Il peint également ses visions de la ville avec notamment les rues et les façades de sa ville de Thizy, de Paris où il fréquentera assidûment la butte de Montmartre, les rues de Bastia et d'Ajaccio en Corse en 1954 où habite son frère Edgard. La nature l'inspire également, comme les scènes champêtres des sous-bois de sa région, les paysages de Provence et de Camargue qu'il ramène en 1957 et 1958, les vendanges, les foins, mais aussi les fleurs qu'il peint en bouquet, quelquefois associés à des natures mortes, notamment lorsque Marguerite revient les bras chargés du marché. Il peint la magie renouvelée des saisons, particulièrement l'automne avec ses feux, ses jours de pluie et l'hiver avec sa grisaille. Des assises à Lyon en 1960, puis de 1970 à 1972 où il est désigné juré, il peint les acteurs du prétoire et ramène portraits et scènes de séances. Sa foi ardente l'amène également à réaliser des oeuvres relatives au thème religieux, notamment la crucifixion, des visages du Christ, les processions, les chemins de croix, mais aussi des objets en ferronnerie, tels des ciboires. La restauration de la chapelle St Georges en état de délabrement l'amène également à réaliser de nombreuses oeuvres d'intérieur et d'extérieur. LES TECHNIQUES Le volet peinture représente l'activité principale de Maurice MONTET. Il aborde rapidement l'huile qu'il travaille d'abord au couteau dans ses premières années, puis ensuite aux brosses. Il a ensuite vite maîtrisé la technique de la gouache, ce qui démontre toute sa maîtrise du dessin et de la couleur. Le budget familial étant très réduit, il peint sur tous les supports qu'il trouve : vieux panneaux de bois de lit, contreplaqué, toile d'emballage encollée, papier à tapisseries nappes en papier des restaurants. En revanche, il choisit toujours la meilleure marque de peinture. René Cornand, journaliste et ami, remarquera un vert spécifique à Maurice MONTET que ce dernier obtenait à partir du vert « malaquite ». Une couleur dont Maurice faisait fidèlement l'acquisition, à l'instar de toutes les autres, chez LEFRAND & SENNELIER, Quai Voltaire à Paris. Le deuxième volet technique majeur est constitué par les croquis qui lui permettent deux exercices : « croquer » des scènes sur le vif et s'exercer à travailler le trait, les volumes et les formes. Il laissera ainsi d'innombrables pochettes remplies de carnets de croquis, exécutées au crayon à papier, mais aussi au fusain et à la sanguine. Maurice s'essayera également à d'autres techniques picturales : les lavis, l'encre de Chine, le brou de noix, les monotypes et les gravures sur bois et sur cuivre. Sur un plan extra pictural, il réalisera un nombre conséquent d'oeuvres en fer forgé mais aussi des sculptures sur bois et sur pierre, quelques moulages en bronze et en terre, des vitraux à base de dalle de verre, de la céramique.